En juin 2010, la ville d’Offemont informe les services d’ERDF de la présence d’un nid de cigognes occupé par un couple et ses deux petits sur un pylône, support d’une ligne électrique de 20 000 volts, près des courts de tennis.

Le 6 juillet 2010, tenant compte des risques d’électrocution des cigogneaux et de l’impossibilité de la mise hors tension de cette ligne pendant une longue période (l’alimentation électrique avait été auparavant coupée provisoirement), l’enlèvement du nid a été décidé.
Sur les conseils de Gérard WEY, expert de l’association APRECIAL (Association pour la Protection et la Réintroduction des Cigognes en Alsace et en Lorraine) et dans le cadre d’une convention nationale avec ERDF pour la préservation de la faune dans les ouvrages en partie aériens, les deux cigogneaux ont été retirés du nid, avec beaucoup de précautions, puis bagués et dirigés vers un centre spécialisé à Hindlingen dans le Haut-Rhin pour leur permettre d’apprendre à se nourrir et à voler, donc à devenir autonomes et être capables de rejoindre un groupe de cigognes en partance vers le Sud.

Afin d’éviter la réinstallation des cigognes adultes sur ce même pylône, ce qui pouvait s’avérer dangereux pour elles, ERDF a mis en place un dispositif avifaune : des tiges qui rendent impossible la construction du nid.

Un nouvel emplacement pour un futur nid fut alors défini, après concertation avec Jean-Paul MONNOT, à l'époque adjoint à l’urbanisme et à l’environnement de la ville d’Offemont et la LPO (Ligue de Protection des Oiseaux). C’est ainsi qu’en décembre 2010, un poteau en bois fut érigé par ERDF, à proximité de l’ancien nid, près du terrain de football.

Ce projet piloté par Jean-Christophe DURAND, adjoint au directeur ERDF territoire Nord Franche-Comté, a été relayé par un projet pédagogique dans lequel se sont investis les élèves de CM1 de l’école élémentaire du Centre et leur professeur, Christelle Millotte.
Au travers d’un diaporama et de multiples anecdotes relatées par Gérard WEY, les enfants ont tout découvert sur la vie et les moeurs de la cigogne, ainsi que sur son statut d’espèce protégée.
Ils ont ensuite procédé au garnissage du nid formé d’une embase métallique, fourni par l’association APRECIAL.

Avec l’aide des agents techniques municipaux, les matériaux indispensables à la fabrication du nid furent tressés et déposés autour et dans le nid : branches de saule, sarments de vigne (de la Miotte) et pour la touche finale, du foin mélangé à du crottin de cheval, garantissant le chauffage central !

Ce même jour, le vendredi 11 février 2011, le nid, présentant tout le confort, était installé sur son nouveau support. Il était prêt à accueillir le couple de l’année précédente, fidèle à son emplacement, ou de nouvelles migrantes, ayant passé les frontières…
L’attente fut de courte durée : bientôt, début mars, apparut une première cigogne. Puis, une deuxième vint la rejoindre. L’une d’elles était baguée. Le numéro de bague relevé sur celle-ci :
« A 5113 » était identique à celui de la cigogne installée sur le pylône électrique l’année précédente !
C’était donc bien un retour !

Quand l’harmonie règne entre l’habitat, la
nature et l’homme, alors la cigogne s’installe.

Quelques semaines plus tard, trois petits cigogneaux sont venus égayer ce nouveau foyer, ont montré le bout de leur bec (noir) et de leurs plumes, puis se sont essayés au battement de leurs ailes et finalement ont pris leur premier envol. On a pu les voir encore quelque temps évoluer au-dessus du complexe sportif ou se percher sur les lampadaires du stade, puis ils ont disparu, attirés vers d’autres cieux…

Une belle aventure et un beau contrat entre Offemont et les cigognes.
« Quand l’harmonie règne entre l’habitat, la nature et l’homme, alors la cigogne s’installe », souligne Gérard WEY.
Un équilibre à préserver, dans cet environnement si proche de l’étang des Forges !

 

En 2012, pour la deuxième année consécutive, le couple de cigognes s'est installé dans le nid. Deux petits cigogneaux sont nés.